Renforcement positif (R+) :
Par Jérôme Neu
Le renforcement positif consiste à donner au sujet un stimulus agréable, c’est un évènement qui augmente la fréquence d’apparition d’un comportement grâce à un stimulus agréable.
Ex : Nourrir le chien quand il se couche.
Renforcement négatif (R-) :
Le renforcement négatif consiste à supprimer un stimulus désagréable ou douloureux, c’est un évènement qui augmente la fréquence d’apparition d’un comportement grâce à un retrait ou à l’arrêt d’un stimulus désagréable.
Ex : détendre la laisse tirée vers le bas quand le chien est couché.
Punition positive (P+) :
Procédure par laquelle la probabilité de fréquence d’apparition d’un comportement tend à diminuer à la suite de l’ajout d’un stimulus aversif ou conséquence aversive contingente au comportement cible.
Ex : Les coups de collier quand le chien tire sur sa laisse.
Punition négative (P-) :
Procédure par laquelle la probabilité de fréquence d’apparition d’un comportement tend à diminuer à la suite du retrait d’un stimulus appétitif.
Ex : Cesser de s’occuper du chien tant qu’il n’est pas calme.
Vous me suivez ?
Si oui, tant mieux, parce que la partie la plus compliquée de votre lecture s’arrête là. Sinon, relisez et essayez de prendre des exemples qui vous parlent davantage.
A partir de ces simples 4 procédures, le dernier quart de siècle a vu fleurir quantité de méthodes : positive, naturelle, éthologique, coercitive, amicale… que sais-je encore.
Pour ma part, je ne suis attaché à aucune d’entre elles à l’exclusion des autres. J’adapte les techniques en fonction du couple maître-chien. Tantôt plus de renforcement positif, tantôt plus de punition positive, tantôt plus de renforcement négatif, tantôt plus de punition négative. Plus ou moins, ça dépend de la situation éducative, des problèmes rencontrés, du temps disponible, des caractères des maîtres et de leurs chiens… Mais jamais, uniquement du renforcement positif ou négatif, uniquement de la punition positive ou négative.
De même, me réclamer de la méthode positive, me réclamer de la méthode coercitive, me réclamer de la méthode naturelle, mon expérience auprès de centaines de chiens, m’a montré que ce serait me mettre des œillères et fonctionner à partir d’à priori.
Dans le contexte du club et face à la demande simple de la majorité des membres : avoir un chien obéissant, les cours que je prends en charge peuvent parfois donner l’impression à certain(e)s que je fais la part belle aux « coups de collier » et autres brusqueries. Ce n’est pas exact. Ecoutez-bien : je rappelle continuellement qu’il faut féliciter le chien quand il obéit (renforcement positif), qu’il faut avoir un ton enjoué quand on l’appelle, qu’il faut jouer avec lui pour le récompenser (encore du renforcement positif). J’utilise moi-même des petits morceaux de saucisse en guise de renforçateur primaire. Je sermonne quiconque s’énerve contre son chien. Je ne demande jamais à personne de disputer son ami à quatre pattes. Mais pour que vos chiens deviennent vraiment obéissants, nous sommes obligés parfois d’en passer par de la punition négative (ce sont les fameuses sanctions que je demande parfois d’appliquer rigoureusement) ou du renforcement négatif (astreindre le chien à se coucher même s’il n’a pas envie), oui. Et je l’assume. Car il en va de votre mieux vivre ensemble (avec votre chien) quand vous rentrez chez vous.
Jérôme.