Anxiété soudaine, apparition de phobie ou agressivité incompréhensible… Avez-vous pensé à l’hypothyroïdie ?

L’hypothyroïdie est la maladie hormonale la plus fréquente chez le chien. Elle concerne la glande thyroïde et les hormones thyroïdiennes dont le fonctionnement est insuffisant. L’hypothyroïdie est le plus souvent diagnostiquée entre 2 et 6 ans. Les mâles et les femelles sont atteints de manière comparable.

Tableau clinique
– Un manque de dynamisme, une fatigabilité, une baisse d’activité
– Troubles du comportement (anxiété non explicable, agressivité, hyperactivité, phobie)
– Prise de poids sans changement de nourriture
– Perte de poils, baisse de la qualité du pelage

Attention : le manque d’hormones thyroïdiennes peut s’exprimer tout à fait différemment selon les animaux. Il est donc assez courant de n’observer que certains signes cliniques.
Devant l’apparition de troubles comportementaux, comme une soudaine agressivité, une anxiété qui se généralise, de nouvelles phobies. L’hypothèse de l’hypothyroïdie doit être évoquée. Car les modifications comportementales qui sont parfois importantes précèdent souvent l’apparition de signes cliniques évidents. Ces troubles du comportement ne répondent pas bien ou pas du tout aux traitements psychotropes classiques (anxiolytiques, antidépresseurs et thérapies comportementales). I a été montré qu’un faible taux de thyroxine, appelé aussi T4, induit des modifications de fonctionnement de plusieurs systèmes de neurotransmetteurs dans le cerveau, notamment une baisse de la transmission de la sérotonine et de la noradrénaline. Cela explique pourquoi un chien hypothyroïdien peut devenir anxieux ou dépressif.

L’hypothyroïdie est une insuffisance d’imprégnation de l’organisme en hormones thyroïdiennes liée le plus souvent à un défaut de fonctionnement de la glande thyroïde qui sécrète alors des hormones thyroïdiennes en quantité insuffisante, le plus souvent lié à la présence d’anticorps anti-T4.
C’est une maladie systémique, c’est-à-dire qu’elle concerne tous les organes : la peau, les muscles, les viscères, le sang, les autres glandes endocrines et le système nerveux central. Elle induit aussi des douleurs diffuses au niveau de la peau (intolérance au contact qui rend le chien « douillet ») et des douleurs rhumatismales. La supplémentation en hormones thyroïdiennes permet dans de nombreux cas de diminuer rapidement – en moins d’un mois – les troubles du comportement.

 

Diagnostic
Le diagnostic biologique est possible mais encore peu satisfaisant actuellement : on dose la T4, la TSH et souvent le cholestérol. Un chien qui souffre d’hypothyroïdie primaire présente habituellement une diminution de la T4, de la T4 libre, et une augmentation de la concentration de TSH.

Traitement
Le traitement de l’hypothyroïdie repose sur l’utilisation d’une hormone thyroïdienne synthétique de remplacement.
Etant donné la difficulté à pouvoir poser un diagnostic biologique, un challenge thérapeutique est possible chez le chien car les hormones thyroïdiennes ne présentent aucune toxicité aigüe et n’entraînent pas de dérèglement de la glande thyroïde. Celui-ci consiste en l’administration d’hormones thyroïdiennes au chien suspect d’hypothyroïdie pour pouvoir apprécier après 2 à 4 semaines les effets bénéfiques apportés.  
Le traitement de l’hypothyroïdie est simple puisqu’il constitue en l’administration d’hormones thyroïdiennes pour compenser le manque chez le chien qui souffre d’hypothyroïdie.

Les hormones thyroïdiennes se présente en médecine vétérinaire sous la forme de comprimés ou de liquide, administrés une fois ou deux fois par jour. Le vétérinaire ajustera la dose en fonction de l’évolution du chien pour atteindre la dose d’équilibre grâce à laquelle le chien présente un comportement équilibré et est en bonne santé. Le traitement est administré généralement toute la vie du chien.

 

Jérôme Neu

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